Journal de résidence à l'Esaaix, Entrée 10
On est sur la fin de la première partie de la résidence. Je me demande si il faut faire un petit bilan, je ne sais pas trop. En tout cas au moins écrire un peu histoire de faire dérouler les idées et les envies de la suite. Voici quelques pistes de travail qui me viennent :
- Compiler les idées de jeux musicaux qui ont émergé des AJMI en règle générale. Cette compilation permettrait à la fois de mettre des choses en formes, de les lister, de trouver des motifs récurrents entre tous les jeux. Ça permettrait d’en produire une archive accessible à toustes sur Itch, sous forme de fanzine, de fichiers texte, appropriable par toustes.
- Créer un How To AJMI basé sur les retours d’expériences et les méthodes de fabrication d’ateliers accessibles, inclusifs, prenant en considération les besoins de toustes les participanx, avec un accès à ces jeux compilés.
- Réfléchir à diverses formes d’expressions collectives de la Noise, comme ce que l’on a pu faire avec les Noise Battle avec Brzzz. Le format des scènes ouvertes bruitistes peuvent être cool, il manquera toujours des espaces récurrents d’expérimentations temporelles et sonores.
- Avancer sur cet article sur la musique et les sons et la surlecture du sonore dans la pornographie.
- Ecrire sur ces derniers albums qui m’obsèdent.
- Ecrire, écrire, écrire, écrire, écriiiiiiiiiiiiiiiiiire, J’ADORE ÉCRIRE AAAAAAAAA
- Retranscrire les interviews et écrire un petit manifeste pour une pratique anarchiste et antifasciste de la musique et de l’art
- Trouver une discipline pour écrire parce qu’en fait je ne le fais pas si souvent et j’aime trop ça mais je me laisse bien trop emportae par d’autres choses chronophages et pas si stimulantes et intéressantes que ça (faut vraiment que je décroche d’instagram, c’est effrayant).
Mon dieu, j'aime aussi écrire des listes, mais pas les écrire en format HTML ensuite, haha...
J’avais peur en allant faire les AJMIAEP de ne pas trouver de personnes intéressaes par ces expériences. Je pense que je n’ai pas tant confiance en la puissance de mes ateliers de faire réfléchir, penser, imaginer les participanxtes, et je pense que je me suis trompae là-dessus. En vrai, je pense que c’est aussi lié au fait que je ne posais pas trop de questions aux gens qui y participaient ensuite, sur ce qu’iels ont pu en tirer… Je sais que l’atelier bruitiste que j’ai fait à Musiques Tangentes il y a quelques années a créé des envies chez des camarades d’en faire de nouveaux. J’ai hâte d’organiser ceux de Montpellier. Ça se présente plutôt bien d'ailleurs, je suis contenxe.
Au moins ça me fait réfléchir, sur toutes ces idées de game design. Il faut que je les compile, oui oui.
Mais de vrai, quoi faire après la résidence. Continuer les ateliers ? Essayer d'en faire de plus en plus ou en tout cas essayer de les développer dans une idée de propager la pratique un peu partout ? L'idée de développer une pratique désalienante du capitalisme et du fascisme de la musique me semble être une chose intéressante à enseigner et encourager. Dans quelle mesure est-ce une bonne idée et possible ? J'ai peur de l'enseignement, je ne me fais pas assez confiance à gérer de grands groupes de personnes mais parler à des personnes qui se construisent et les inviter à réfléchir à comment ne pas faire les mêmes erreurs et routines aliénantes que nos contemporain-e-s plus vieilleux me semblent une voie belle à prendre. Et j'aime bien l'idée de me positionner ainsi. Dans la réflexivité de l'enseignement, à chercher à ne pas devenir une personne aigrie et chiante, toujours assurae d'ellui, à apprendre à être meilleur-e pour chacunxe. On m'a parlé du blues post résidence, je pense qu'il me tape déjà dans l'entre deux période, il sera sévère encore plus tard, je le sens venir à des kilomètres et à des semaines d'avance.
Vivement bientôt.